Arthur Aquino : « Dans la mode, par exemple, le toucher est essentiel »

Par Marie Ochs

« Dans la mode le vrai est plus extraordinaire et le toucher est essentiel » explique Arthur Aquino, créateur de mode Franco-Brésilien, à l’occasion du lancement de la collection printemps été 2026 de sa maison de mode. Interrogé sur son rapport au réel et au virtuel il donne les raisons de ses choix et ses préférences.


Marie Ochs – Quels sont vos choix artistiques pour cette collection  ?

Arthur Aquino – ORIXÁS est une collection qui puise son âme dans les divinités du candomblé, symboles puissants de la cosmogonie afro-brésilienne. Chaque pièce est pensée comme une évocation contemporaine de ces symboles mystiques.  Par exemple Iansã, déesse des tempêtes et du vent, inspire des silhouettes mouvantes, traversées d’énergie et de liberté. Ses pièces capturent la puissance féminine, le feu, la révolte douce. Je ne pouvais pas lancer une maison sans me reconnecter à mes racines profondes, sans affirmer d’où je viens.

Marie Ochs – Les réseaux sociaux restent t-ils incontournables pour les créateurs ?

Arthur Aquino – ORIXÁS notre première collection de prêt-à-porter Printemps-Été 2026 a été dévoilée mardi 5 juin en dehors du calendrier traditionnel de la mode. Nous avons fait le choix de présenter ces pièces de manière traditionnelle pour offrir un temps de découverte et de précommande prolongé. Mais les pièces sont accessibles en précommande sur le  compte Instagram @maisonarthuraquino. Le site internet officiel est actuellement en cours de refonte. Les réseaux sociaux sont incontournables pour la visibilité mais ce que l’on oublie parfois trop vite c’est qu’ils permettent aussi d’accélérer les choses. Ils facilitent la collaboration, les échanges et le relationnel. Mais ce sont des médias complexes qui nécessitent des compétences.

Marie Ochs – Quel est votre rapport au virtuel ?

Arthur Aquino – Tout va de plus en plus vite. On ne peut pas refuser les nouvelles technologies créatives que l’on nous propose. Mais il faut savoir rester dans le réel. Dans la mode, par exemple, le toucher est essentiel. Le vrai est plus extraordinaire et nos créations sont destinées à être portées dans la vraie vie. Cela nous permet de partager la beauté d’une collection et de faire passer nos idées créatives comme la transparence, le rapport au mystique brésilien mais aussi que ce que nous fabriquons peut être porté par des femmes et des hommes. Des créateurs comme Karl Lagerfeld ont réussi à utiliser le virtuel à leur avantage. Si un jour je fais un défilé digital, j’aimerais aussi que les créations soient portées en vrai. La beauté est dans les yeux de celui qui regarde écrivait Oscar Wilde. 

Crédits photos : Marie Ochs